"Wicked" : Promotion XXL et controverses, feedback sur la sortie du célèbre musical

Une réécriture du Magicien d’Oz

Inspiré du célèbre spectacle de Broadway, "Wicked" revisite l’univers du Magicien d’Oz à travers le prisme d’Elphaba, la future Méchante Sorcière de l’Ouest. Loin de l’image caricaturale de la vilaine sorcière aux pouvoirs maléfiques, le film explore son passé, sa rencontre avec Glinda, la "bonne sorcière", et les événements qui l’ont poussée à devenir l’antagoniste redoutée du conte classique. Entre amitié, trahisons et quêtes d’identité, "Wicked" offre une lecture plus nuancée et dramatique d’un mythe intemporel.

Une promotion calibrée pour un blockbuster

Dès son annonce, Universal Pictures a vu grand pour "Wicked", à l’image de son budget marketing colossal estimé à plus de 300 millions de dollars. Entre des avant-premières glamour à Londres et Los Angeles, des apparitions millimétrées d’Ariana Grande et Cynthia Erivo, et des collaborations avec des marques prestigieuses, la promotion du film s’est imposée partout. Les réseaux sociaux ont été inondés de teasers, de coulisses du tournage et de messages engageants des actrices, transformant la sortie en un véritable événement culturel.

L’approche s’est avérée payante : dès son premier week-end, le film a dominé le box-office mondial, prouvant l’efficacité d’un marketing fondé sur la nostalgie des fans de la comédie musicale et l’attrait d’un casting vedette. Mais après cette première vague d’enthousiasme, des fissures ont commencé à apparaître dans l’image ultra-polissée du projet.

Polémiques et réactions en chaîne

Contrairement aux controverses habituelles qui précèdent souvent les sorties majeures, "Wicked" a généré des débats bien après son arrivée en salles. L’un des premiers points de friction concerne le découpage du film en deux parties, une décision qui, bien que motivée par l’ambition de rester fidèle au matériau d’origine, a laissé une partie du public sur sa faim. Certains spectateurs ont dénoncé un premier opus trop introductif, manquant de l’intensité dramatique qui fait la force de l’histoire.

Les discussions ont également pris une tournure plus virulente avec la réception mitigée des effets spéciaux et de la direction artistique. La patte visuelle du réalisateur, caractérisée par des couleurs pastel et un aspect "théâtral", a divisé les spectateurs, certains y voyant un hommage respectueux à la comédie musicale, d’autres une esthétique décevante pour une superproduction de cette envergure. Les comparaisons avec des projets à la direction artistique plus immersive, comme "Le Magicien d’Oz" ou "Le Retour de Mary Poppins", ont alimenté les critiques.

Mais l’une des polémiques les plus marquantes est venue d’un sujet inattendu : l’attitude du public en salle. Très rapidement, les séances de "Wicked" sont devenues de véritables concerts, avec des spectateurs chantant à tue-tête, au grand dam de ceux qui souhaitaient simplement profiter du film. De nombreuses plaintes ont émergé, poussant certains cinémas à interdire temporairement les séances dites "sing-along" afin d’éviter les débordements. Ce phénomène a déclenché un débat plus large sur la manière de consommer le cinéma aujourd’hui, certains défendant une approche plus libre et communautaire, tandis que d’autres appelaient au respect de l’expérience cinématographique traditionnelle.

Tensions et controverses autour des actrices

En parallèle, les actrices principales ont elles aussi été au centre de polémiques après la sortie du film. Ariana Grande, déjà sous le feu des projecteurs pour sa séparation médiatisée et son histoire avec Ethan Slater, a dû faire face à de nombreuses attaques sur son physique, certains internautes affirmant qu’elle paraissait "trop maigre" et "métamorphosée" depuis ses débuts. Face aux critiques incessantes sur les réseaux sociaux, la chanteuse et actrice a répliqué en demandant aux internautes d’arrêter de commenter l’apparence des femmes, soulignant l’impact psychologique de ce genre de remarques.

De son côté, Cynthia Erivo a également suscité des débats, non pas pour son interprétation d’Elphaba, largement saluée, mais en raison de son militantisme assumé. L’actrice a utilisé la plateforme de promotion du film pour mettre en avant des causes qui lui tiennent à cœur, notamment les droits LGBTQ+ et la diversité dans l’industrie hollywoodienne. Cette prise de position a entraîné des attaques en ligne de la part de groupes conservateurs, certains appelant au boycott du film. Malgré cela, Erivo a défendu son engagement, affirmant que "Wicked" portait intrinsèquement un message d’inclusion et de tolérance.

Un impact culturel indéniable mais une suite sous pression

Malgré ces turbulences, "Wicked" a indéniablement marqué l’industrie cinématographique. Son succès financier prouve l’attente du public pour des comédies musicales ambitieuses, tandis que son impact sur la culture pop, notamment à travers les reprises virales de ses chansons sur TikTok, démontre son influence bien au-delà des salles obscures.

Cependant, la sortie du second volet, prévue pour 2025, sera scrutée de près. Universal et Jon M. Chu devront répondre aux critiques tout en maintenant l’excitation du public. La promesse d’un final grandiose et émotionnellement puissant, centré sur la transformation d’Elphaba, pourrait être la clé pour transformer cette adaptation en un véritable classique.

Si "Wicked" a su captiver, il a aussi divisé, prouvant que l’adaptation d’une œuvre culte est un exercice périlleux. Entre engouement et polémiques, il restera l’un des films les plus discutés de cette fin d’année, confirmant que le monde d’Oz continue de fasciner, mais jamais sans étincelles.