ONE BATTLE AFTER ANOTHER : BUDGET COLOSSAL, DICAPRIO EN VEDETTE, PROMO MONDIALE — LE PARI FOU DE PAUL THOMAS ANDERSON

Avec One Battle After Another, Paul Thomas Anderson signe son projet le plus ambitieux : un thriller politique et familial porté par Leonardo DiCaprio, tourné avec des moyens inédits et propulsé par une stratégie globale. Reste une question : ce pari, aussi spectaculaire soit-il, tient-il ses promesses artistiques sans perdre sa voix d’auteur ?
Synopsis (sans spoiler) et intention
Ancien militant retranché, Bob Ferguson voit son passé ressurgir quand un vieil adversaire réapparaît et menace son équilibre familial. Pour retrouver sa fille et affronter cette menace, il replonge dans un monde de loyautés brisées, de violence et d’idéaux fissurés. Sous la surface du récit, Anderson tisse un portrait d’une Amérique fracturée, entre mémoire militante et tentations autoritaires.
Libre écho au roman Vineland de Thomas Pynchon, le film distille l’esprit de la contre-culture à l’ère des réseaux et des radicalités contemporaines. L’ambition n’est pas d’illustrer une thèse, mais d’orchestrer un choc entre spectacle et questionnement moral : satire, tension, ironie noire et émotion cohabitent, dans une forme qui revendique la collision des registres.
Anderson, DiCaprio et un casting à haut voltage
Dans la filmographie de Paul Thomas Anderson — de Boogie Nights et Magnolia à There Will Be Blood, The Master, Phantom Thread et Licorice Pizza — ce nouvel opus retrouve l’ampleur des grandes fresques tout en gardant l’acuité psychologique des portraits. Leonardo DiCaprio offre un Ferguson vulnérable mais résolu, un rôle qui convoque à la fois la fièvre d’Inception et la gravité de The Revenant. Autour de lui, un ensemble prestigieux (dont Sean Penn, Regina Hall, Teyana Taylor et la révélation Chase Infiniti) éclaire les tensions politiques et intimes au cœur du récit.
Tournage : authenticité et zones de friction
Entamé début 2024, le tournage a sillonné la Californie jusqu’au désert d’Anza-Borrego, avec un goût prononcé pour les décors naturels et la pellicule 35 mm. Plusieurs séquences ont été réalisées avec cascades « maison », DiCaprio et Benicio del Toro exécutant eux-mêmes des actions à haut risque. Cette recherche d’authenticité s’est accompagnée de moments sensibles — gestion de lieux urbains, logistique lourde — qui soulignent l’ampleur, mais aussi la fragilité, d’une production à ciel ouvert.
Le pari industriel : moyens, formats et promo mondiale
Évalué entre 130 et 175 millions de dollars, le budget place le film au sommet des projets d’auteur à grande échelle. Le choix des formats premium — pellicule, possibles présentations IMAX —, un casting de stars et une tournée d’avant-premières internationales composent une promo mondiale calibrée pour un impact culturel maximal. L’objectif est clair : faire de One Battle After Another un événement cinématographique, pas seulement une sortie de plus.
Notre lecture critique : un grand film audacieux, traversé d’excès
Le film impressionne par son énergie de mise en scène, la vigueur de son thriller politique et l’intensité de DiCaprio. Le mélange d’action, de satire et de drame intime produit des pics de cinéma pur, soutenus par une bande-son qui serre le récit comme un nœud. Mais l’ampleur a un prix : la durée, la densité des idées et la profusion de personnages secondaires peuvent, par moments, étirer la narration. Rien qui saborde l’expérience, mais de quoi rappeler que le pari — mêler cinéma d’auteur et échelle blockbuster — reste une ligne de crête.
Pourquoi ce pari compte
Parce qu’il assume la collision des mondes : la rigueur d’un cinéaste d’auteur, la puissance d’une tête d’affiche comme Leonardo DiCaprio, l’architecture d’un budget colossal et la grammaire d’une promo mondiale. Paul Thomas Anderson ne court pas après la simple démesure : il tente de prouver qu’un film ambitieux peut rester personnel, tranchant et vivant, même quand les moyens poussent au grand spectacle.
One Battle After Another n’est ni un manifeste figé ni un pur divertissement : c’est un film-courant, traversé d’élans et d’excès, qui préfère l’embrasement à la prudence. À nos yeux, l’audace l’emporte sur les scories. Le pari est risqué, parfois brouillon, souvent exaltant : exactement ce que l’on attend d’un cinéma qui veut compter en 2025.
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