Miss France 2026 : une reine couronnée, des coulisses agitées et une promo qui n’a pas fini de faire parler

 Depuis le Zénith d’Amiens, Hinaupoko Devèze (Miss Tahiti) a été élue dans la nuit du 6 au 7 décembre, au terme d’un prime très suivi, rythmé comme un grand spectacle… et lesté par des coulisses agitées qui ont accompagné la promotion jusqu’au lendemain du show.

Une soirée événement, dans la continuité de 2025

Miss France confirme son statut de “mass-event” télé de fin d’année. Comme en 2025, le concours s’est appuyé sur la même ossature TF1 : tableaux scéniques, séquences de présentation, questions en direct et double vote public/jury. Mais la mise en scène a changé d’échelle. Le passage à Amiens, au format Zénith, a donné un ton plus “show live” que l’Arena de Poitiers l’an dernier. Cette volonté d’installer Miss France dans une esthétique proche des grands concerts se lit aussi dans le thème du voyage, pensé pour multiplier les costumes, les transitions rapides et les effets spectaculaires.

L’édition précédente avait été marquée par le règne particulier d’Angélique Angarni-Filopon, première Martiniquaise élue Miss France et la plus âgée de l’histoire du concours, symbole vivant des nouvelles règles d’éligibilité. Son année avait aussi mis en lumière la violence des jugements en ligne et la pression du rôle, un contexte qui a clairement pesé sur la manière dont l’organisation a encadré la promo 2026.

Une favorite confirmée… parce qu’elle a tenu le direct

La victoire de Miss Tahiti n’a pas été un “coup de théâtre” : elle était déjà très haut dans les pronostics. Ce qui a fait la différence, c’est la façon dont Hinaupoko Devèze a habité la scène de bout en bout. Elle n’a jamais donné l’impression de subir un tableau ou une question, et a su garder une cohérence entre glamour, aisance et discours personnel. Son profil — diplômée en psychologie, très à l’aise sur les enjeux de santé mentale et de représentation — colle aussi à la direction prise par le concours depuis trois ans : privilégier une Miss capable d’incarner un rôle public, pas seulement une silhouette de prime.

Autour d’elle, le Top 5 (Nouvelle-Calédonie, Normandie, Guadeloupe, Roussillon) a confirmé une édition très scénique, où la montée en puissance pendant les tableaux comptait autant que la réputation d’avant-prime.

Les nouveautés “invisibles” de l’édition 2026

Si TF1 n’a pas bouleversé le format, plusieurs évolutions dessinent une ligne claire. D’abord, c’est la première élection sans directrice nationale depuis le départ de Cindy Fabre en janvier 2025, ce qui a renforcé le poids opérationnel de Frédéric Gilbert et de l’équipe historique autour du concours. Ensuite, la production a accentué la place des candidates dans de courtes prises de parole plus spontanées, et les questions en direct ont été davantage calibrées pour révéler la personnalité plutôt que réciter un “discours Miss”. Enfin, l’organisation assume une logique plus protectrice et plus stricte sur l’image, conséquence directe des polémiques récentes.

Martinique : le voyage qui a fait basculer l’ambiance

C’est le feuilleton des coulisses qui a le plus marqué la préparation. Pendant le séjour en Martinique, le comité a officiellement recadré les 30 candidates pour des écarts de comportement. Les récits concordent : manque de discipline, attitudes jugées déplacées envers le staff et les équipes locales, et nécessité de “reprendre la main” très tôt dans le voyage. Ce rappel à l’ordre, rare à ce niveau de visibilité, a installé une forme de tension durable : la promo 2026 a été suivie comme une promotion “à risque” jusqu’au prime.

Cette année, la production a d’ailleurs insisté à l’antenne sur l’esprit collectif et l’exemplarité, presque comme une réponse implicite à ce qui avait fuité en amont.

Répétitions à Amiens : la pression avant le plateau

Le climat n’était pas totalement retombé à l’arrivée en Picardie. Plusieurs articles ont évoqué des tensions pendant les répétitions, menant à un nouveau rappel au cadre, dans la continuité de Martinique. Rien de spectaculaire à l’écran, mais assez pour rappeler que, derrière la féérie, le concours reste un tournage millimétré et une épreuve de discipline.

La vidéo qui a fuité après le prime : un contre-récit brutal

L’après-émission a, lui, été beaucoup moins maîtrisé. Une vidéo tournée en coulisses, rapidement relayée en ligne, a montré Miss Aquitaine et Miss Provence insultant d’autres Miss qualifiées et contestant leur élimination sur un ton virulent. Les deux jeunes femmes ont fini par présenter des excuses publiques, et leurs comités régionaux ont tenté d’éteindre l’incendie. L’épisode a frappé parce qu’il cassait frontalement le storytelling “sororité” que le concours revendique, et parce qu’il montre combien la frontière entre off et antenne n’existe plus pour une promotion ultra-connectée.

Les articles disponibles ne donnent pas tous le même niveau de détail sur la diffusion exacte de la séquence, mais ils s’accordent sur le fait qu’une vidéo d’après-prime a entraîné excuses et recadrage.

Et maintenant ? Une Miss 2026 attendue sur un terrain plus large

Cette édition referme un cycle et en ouvre un autre. Le concours assume désormais un double enjeu : rester un grand prime populaire tout en protégeant davantage l’image de ses candidates au milieu des polémiques et du cyberharcèlement — le bilan d’Angélique Angarni-Filopon ayant servi d’avertissement public à sa successeure. Hinaupoko Devèze arrive donc avec une mission claire : incarner une Miss moderne, solide médiatiquement, mais aussi capable de ramener du calme après une promo chahutée.

En somme, Miss France 2026 a offert un sacre cohérent et un spectacle soigné, mais elle restera aussi comme l’édition où les coulisses ont compté presque autant que la scène. Et c’est peut-être là la grande nouveauté de l’ère actuelle : Miss France ne se gagne plus seulement pendant deux heures de direct. Elle se joue sur plusieurs semaines, dans le regard du public, des réseaux et d’une institution qui veut continuer à évoluer sans perdre son ADN.